Lundi 04 juin 2018
Thème : dessin et jeux
- Nombre d’animateurs : 8 : Jean-Noël, Heidi, Rob, Helena, Manon, Marion, Audrey, Mathilde
- Nombre de participants : 70 (hommes uniquement)
- Pays d’origine : Somalie, Somaliland, Tunisie, Soudan, Bangladesh, Lybie, Côte d’Ivoire, Mali
- Nombre de personnes à la distribution de nourriture : 200
- Lieu : Sous le pont du parking de la distribution de nourriture (à cause de la pluie)
- Durée : 18h30-22h
- Matériel utilisé : 2 tables, 2 bancs, tabourets + planches à dessin, pinces + papier A3, feutres, crayons, crayons papier, gommes, règles + peinture, gobelets, pinceaux + craies de sol + grands cartons, bombes + grand carton, photocopies dessins semaine dernière, scotch, pâte à fixe + ballon foot, badminton + eau
Déroulé de l’activité
Il pleuvait, nous nous sommes donc installés au fond du parking, sous le pont. Il y avait beaucoup plus de monde que la dernière fois (à cause de / grâce à la pluie ?). Certains participants de la dernière fois étaient présents et sont directement venus vers nous. D’autres personnes sont venues spontanément dès qu’on a commencé à sortir le matériel. Nous n’avons pas eu besoin de sensibiliser ou attirer, la dynamique s’est lancée toute seule.
Les photocopies des dessins du dernier atelier ont été collées sur un grand carton qui a été accroché à la grille. D’autres photocopies ont été données à Caritas, Info Point et au Hobbit afin de diffuser les œuvres à Vintimille et que les auteurs les voient aux endroits qu’ils fréquentent. Un participant a demandé où était sa carte d’Afrique car il ne la voyait pas sur le carton sous le pont. Elle doit être à Caritas ou Info Point. Cette question montre l’importance de diffuser l’intégralité des œuvres, quitte à les retravailler sous forme de collage ou autre si elles sont petites ou « non abouties ». L’exclusion de la « sélection » de dessins à diffuser peut ajouter de la violence à la situation d’exclusion que vivent déjà les participants.
Un grand carton a été accroché sur la grille et autour d’un poteau du pont et des participants ont graffé dessus. On s’est posé la question de graffer le pont, mais on a préféré rester sur les cartons car les Carabinieri nous regardaient de loin et on ne voulait pas attirer d’ennuis légaux au projet.
Dès le début de l’atelier, une 30aine de personnes étaient autour des tables et une 20aine sur le parking à « l’espace jeux ». Des jeux de type morpion + variantes (morpion en L) et autres jeux de stratégie ont été dessinés au sol, au début par les animateurs, puis par les participants. Les participants ont réclamé d’autres jeux (dames, puissance 4…). Philippe, Momo et un autre jeune homme de l’équipe des Vikings ont participé à l’atelier jeux. Plus traditionnel foot et badminton.
A notre départ, nous avons laissé le carton avec les dessins du dernier atelier ainsi que les cartons graffés sur place. Certains des participants nous en ont fait la demande.
Nous avons discuté avec Lucia Palmero qui prévoit quelque chose de même nature en travaillant sur des couvertures de survie illustrées et montées en bannières. Pour son premier essai elle se joindra peut-être à nous.
L’atelier s’est déroulé dans le calme. Nous avons été très bien accueillis par les personnes en exil, particulièrement par ceux qui avaient participé au dernier atelier. L’un d’entre eux nous a remerciés pour « ce que nous faisons pour eux », ce qui montre le manque de considération porté aux personnes en exil…
Chaque séance nous a apporté une bonne vingtaine d’œuvres à exposer pour « Passeurs d’Humanité ».
Points positifs :
- C’est bien d’être beaucoup d’animateurs car cela permet de parler avec les participants qui en ressentent le besoin pendant que d’autres animent les différents ateliers
Points négatifs :
- La peinture n’a pas eu beaucoup de succès, un quand même, très beau, après démonstration.
- Les participants avaient l’air de dire que l’attente de 10 jours jusqu’au prochain atelier est trop longue…
Infos, questions, observations
La situation de blocage à la frontière est très violente. Certaines personnes tentent leur chance 5, 6 fois et se font refouler à chaque fois. Les personnes sont fatiguées. Une personne nous a demandé des soins après s’être blessé en essayant de fuir la police à Menton.
Ø Question : comment faire comprendre la violence de la frontière et le traitement inhumain qu’elle inflige aux personnes qui y sont bloquées, aux résidents français ou européens qui peuvent, eux, la passer librement et qui légitiment le contrôle pour des raisons d’impossibilité d’ « accueillir la misère du monde » ?
Le camp de la Croix Rouge ferme à 22h. Nous avons raccompagné deux participants. Le camp est gardé par la police. Nous sommes arrivés à 22h08 et la grille était fermée. Nous avons essayé d’expliquer à la police que son retard était de notre faute, mais il nous a demandé de partir quand même. …. Peut-être qu’il ne voulait pas non plus qu’on le voie en difficulté.
Nous avons la confirmation que pour entrer au camp de la Croix Rouge les personnes en exil doivent y donner leurs empreintes. Certains ne veulent pas y aller, car ils en ont marre de donner leurs empreintes à tout le monde.